Journée du Lab de l'Ecole Urbaine de Sciences Po

Connaitre le programme

L'ECOLE URBAINE DE SCIENCES PO

Comprendre et gouverner les villes et les territoires

Ilaria Milazzo, Directrice éxécutive, Bertrand Vallet, Responsable du Lab & Tommaso Vitale, Doyen de l’Ecole Urbaine de Sciences Po

Nous sommes aujourd'hui à un tournant. Les problèmes majeurs liés au changement climatique, aux transformations technologiques et aux transitions démographiques rendent souvent la formation initiale inadéquate. Comment préparer aujourd'hui des étudiants qui devront continuer à apprendre tout au long de leur carrière, dans un monde de plus en plus imprévisible ?

L'École Urbaine de Sciences Po a choisi de développer une formation où étudiants et enseignants coproduisent des savoirs à forte valeur publique. C'est en se mettant au service de la cité que les étudiants apprennent le plus, et plus encore dans les situations de crise et d'incertitude. Ils apprennent à travailler avec passion au sein des villes et des territoires, en se penchant d'abord sur leurs problèmes, pour les comprendre et les expliquer.

Les villes et les territoires sont au croisement des modes de gouvernance, des transformations technologiques, des actions des groupes et des aspirations des habitants, au cœur du dialogue entre acteurs, entre échelles territoriales et temporalités d’action. Notre École se propose d’accompagner ces coopérations, de mélanger des acteurs d’horizons différents. Elle forme celles et ceux qui vont transformer les villes et les territoires en leur donnant accès à des savoirs théoriques et professionnalisant, critiques et comparatifs. En se formant aux sciences sociales, les étudiants de l'École appréhendent la complexité des problématiques urbaines grâce à des apports disciplinaires complémentaires (droit, économie, géographie, histoire, science politique, sociologie, urbanisme) et toujours en articulation avec des savoirs et des compétences techniques (project financing, codage, gestion de projets, etc.). Grâce à la comparaison des configurations socio-spatiales de villes d'Europe et du monde, ils apprennent à comprendre les problèmes, en expliquer les causes, à concevoir des solutions et à les mettre en œuvre, tout autant qu’à accompagner ou à évaluer l’action publique.

Au contact étroit des chercheurs de Sciences Po, les étudiants apprennent dans le même temps à raisonner avec rigueur et à mobiliser des méthodes qualitatives et quantitatives robustes. L'École mise largement sur l'expérience de terrain (voyages d’études, visites de site, mise en situations, immersion, etc.) et la réponse à des commanditaires réels pour apprendre la négociation, le respect des contraintes et la prise de décision : c’est le sens des « projets collectifs », module pédagogique central dans toutes nos formations.

Cette journée du Lab de l’Ecole Urbaine est organisée à partir de la quarantaine de projets collectifs réalisés durant l’année universitaire 2022-2023, avec l’ensemble des partenaires institutionnels qui nous ont fait confiance. C’est le fruit d’un travail intense réalisé par plus de cent cinquante étudiants et étudiantes de Master 1, accompagnés par un tuteur expert. Un travail comparatif et prospectif, sur une grande variété de problématiques urbaines et territoriales et portant sur des terrains divers, français, européens et internationaux, métropoles comme villes petites et moyennes. Sans surprise, la question des transitions, et en premier lieu la transition écologique mais aussi celles sociale, numérique ou démographique, y occupe une place centrale. Nos partenaires ont fait le pari de miser sur la réflexion des jeunes générations de professionnels de la gouvernance urbaine pour mieux comprendre ce qui se joue dans un contexte d’incertitude et identifier des pistes de réponse à ces défis nombreux et parfois contradictoires. Nous ne penserons, n’aménagerons et ne gouvernerons plus les territoires et les espaces urbains de la même manière dans les décennies qui viennent. Sans prétendre apporter des réponses figées à tous ces défis, nous faisons l’hypothèse que le dialogue, organisé et alimenté par des enquêtes de terrain elles-mêmes consolidées grâce à des méthodes robustes issues des sciences sociales, est la seule manière de progresser collectivement. Cette journée s’inscrit résolument dans cette perspective de production d’une connaissance publique, c’est-à-dire partagée, utile pour l’action et appropriable par d’autres professionnels. C’est le sens de cette mise en débat que nous avons souhaitée ouverte et conviviale. Puisse-t-elle permettre de créer un dialogue fructueux et, in fine, d’infléchir les pratiques professionnelles et de nourrir respectivement nos communautés enseignantes, scientifiques et professionnelles, dans le sens d’une meilleure prise en compte des transitions.